Depuis que je dit que je fais du wwoofing, on me regarde souvent l’air dubitatif, genre mais c’est quoi ce truc ? 🙂 Enfin, surtout en France car à l’étranger c’est grave connu !
Le WWOOFING, c’est quoi ?
Wwoofing est issu du mot WWOOF qui signifie en anglais “World Wide Opportunities in Organic Farming” aka en français par “Opportunités Internationales dans l’Agriculture Bio”
Le wwoofing est une pratique qui a vu le jour en Angleterre dans les années 70 lorsqu’une jeune citadine décide d’aller faire des breaks dans des fermes locales le temps d’un weekend.
De fil en aiguille, ça a bien marché et pris de l’ampleur – de quelques volontaires, l’association est passée à des centaines puis des milliers de membres.
En quelques décennies, WWOOF est devenue une organisation internationale qui met en relation des hôtes et des volontaires.
Le wwoofing est une sorte de volontariat puisqu’il n’est pas question d’argent mais plutôt d’un échange de bon procédés.
Le wwoofer consacre 4 à 5 heures par jour pour aider l’hôte dans ses travaux quotidiens à la ferme et en échange il reçoit le gîte et le couvert.
Les aprem sont libres et c’est cool car ça permet de découvrir le coin où tu te trouves, de passer du temps avec les hôtes et les autres woofers ou encore de faire un break.
Ce qui différencie le wwoofing d’un volontariat classique, c’est que les hôtes s’engagent à partager leur savoir dans le domaine de l’agriculture bio, de la permaculture, de comment faire du fromage, construire un poulailler ou encore t’apprendre à faire des confitures qui déchire…
La liste des savoirs est longue, il faut donc être clair sur ce que tu souhaites apprendre afin que personne ne perde son temps !
Tous les hôtes ne se valent pas et certains prennent clairement les woofers pour de la main d’œuvre gratuite. Il est donc super important de bien faire son choix en amont et de discuter avec l’hôte avant de te pointer…
Et de signaler à l’association les hôtes qui se prennent pour des cadors de la betterave et qui ne respectent pas la charte 🙂
Bienvenue à la ferme
Il y a quelques mois j’ai pris la décision de quitter Paris et d’aller moi aussi, faire du wwoofing car comme je l’ai expliqué dans cet article, je souhaite vivre de manière auto-suffisante.
J’ai envie d’apprendre à faire pousser mes légumes, à être autonome énergétiquement, à créer un lieu de vie et d’accueil pour mes différentes activités et passion, à rencontrer des personnes sur la même longueur d’ondes, le wwoofing coulait donc de source.
Voilà 2 semaines que j’ai commencé l’aventure et j’ai envie de partager cette première expérience avec vous 🙂
A bord de la Mish’Mobil, j’ai mis les voiles direction la Haute-Vienne, à 35 minutes de Limoges.
J’ai organisé mon voyage de 4 mois en amont et j’ai booké depuis un moment toutes mes étapes.
Pour le premier stop, j’avais eu l’hôte via la messagerie du site mais pas du tout par téléphone.
Au travers des différents messages, je sentais déjà une communication pas très fluide pointer le bout de son nez mais je me suis dit : Ok, elle n’a pas le temps de papoter, je me pointe comme prévu et advienne que pourra…
J’arrive à la ferme et la personne qui “m’accueille” est super froide. Je sens que ce n’est pas quelqu’un qui aime communiquer et qu’elle est relativement dans le contrôle.
Pour être honnête, dès la première demie-heure, je savais que ça n’allait pas le faire… Mais bon… Je fais taire mon gut feeling et je me dis que ce n’est sûrement pas facile de gérer une exploitation, d’accueillir des étrangers chez soi, de répéter tout le temps les mêmes choses, d’être maman, épouse et tutti quanti !
Les jours passent et je sens que malgré toutes les excuses que j’essaye de lui trouver, ça va vraiment être compliqué avec la p’tite dame…
Elle ne m’apprend pas grand chose, flippe dès que j’approche de ses plans de tomates, elle est super directive et les deux personnes qui bossent avec elle sont dépitées, bref elle est pas cool du tout mais je prends sur moi.
MishMish et la caravane
En parallèle, je vis dans une caravane un peu pourrave, chiottes sèches qu’il faut aller vider à l’autre bout du champ, il faut aller chercher l’eau au puit pour remplir le jerricane qui me sert de réserve d’eau, matelas d’un autre temps presque à même le sol, chaleur de ouf et pas de ventilateur (mais un chauffage dans le placard… just in case🙂).
Seule, en nage dans ma caravane, je pense souvent aux travailleurs clandestins qui doivent bien en chier…
Ceux qui me connaissent savent que j’ai bourlingué et que je m’adapte relativement bien mais là, je ne vais pas mentir, ça commence à me brouter sérieux…
Mal aux genoux, je dors trop mal, j’ai chaud, l’humidité, son attitude, tout ça réuni, je commence à bouillir, mais je reste calme malgré tout. Je me dis : “sois patiente Mish, ça va aller”.
J’encaisse sa frustration, son insatisfaction chronique, sa tête de noeud et je médite sur ce que j’ai appris à Vipassana – Anicca, l’impermanence de toute chose 🙂
Le tonnerre gronde à Eyjeaux…
C’est après un orage de malade où j’ai cru que la foudre allait couper la caravane (et moi) en deux puis une matinée à tuer et à vider des poulets, que j’ai craqué…
Vendredi matin, la meuf me parle mal pour la énième fois, mon sang n’a fait qu’un tour et je l’ai envoyé chier comme il se doit.
Inutile de vous dire que j’ai ressenti le plus gros soulagement de ces 6 derniers mois 🙂
J’ai essayé de lui expliquer clairement les choses via un vocal de 6 minutes et de lui tendre une perche pour qu’on mette les choses à plat mais sa réaction (et celle de son mec) n’a fait que confirmer tous mes doutes.
C’est donc tout naturellement que j’ai écourté le séjour. Next !
Qu’est-ce que j’ai appris durant cette semaine ?
À ramasser des haricots verts, des petits pois, des mange-tout, des cassis, des groseilles, des pommes de terre.
À tuer, à plumer et à vider des poulets de 3 kg.
À avoir moins peur des insectes, à mettre mes bras dans la paille sans penser à ce qui se cache en dessous, à gratter la terre à main nues pour trouver des patates et saluer les vers de terre au passage.
Que finalement mes genoux ont tenu le coup et que je suis devenue vachement patiente. C’est déjà pas mal.
On the Road Again
Après cette mésaventure, j’ai décidé de (re)prendre la route et de visiter un peu le département de la Haute-Vienne.
J’ai découvert le château de Chalucet, en ruine mais super joli et j’ai fait une petite halte dans le charmant village de Saint Léonard de Noblat qui m’a fait le plus grand bien.
Si vous passez par là, je vous invite à vous arrêter dans cette maison d’hôte, c’est un vrai petit paradis !
Mon choix premier depuis le départ est la Corrèze, j’ai donc contacté la personne qui devait me recevoir en Juillet et heureusement il a pu m’accueillir avant la date prévue 🙂
So far, so good, ça se passe très bien et je suis in love de la Corrèze ! Suite au prochain épisode 🙂
2 Responses
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